A LA TABLE D’UNE CONSTELLATION


J’étais à la table d’une première fois, 

J’étais à la table d’une étoile.

Je navigue entre les arômes d’un instant éternel, sans le savoir encore. 

Il y a de ces heures qui passent sans même qu’on ne les aperçoive, et d’autres qui s’installent pour habiller les âmes d’un toujours immortel. 

Les bulles du champagne explosent délicatement à la surface, comme pour apercevoir les derniers rayons du soleil d’aujourd’hui qui attendront demain pour renaitre. 

Ce soir, le geste est délicat, les lèvres sont gourmandes, et je souhaite aux cœurs du monde entier d’être amoureux comme le mien.

La lumière du ciel se cambre à chaque gorgée qui se promène derrière mes lèvres. 

Est-ce moi qui suit lent à boire mon verre, où est-ce le ciel qui patiente pour me permettre de profiter plus longtemps d’un instant qui ne pourra jamais durer autant de temps qu’on le souhaite ?

Car la nuit tombe, 

Mais lentement,

Et les plis de sa robe se relèvent. 

Faut-il vraiment attendre d’avoir fini le dessert pour lui faire l’amour ?

Les verres, remplis d’audaces, accompagnent les chorégraphies d’assiettes soignées. Il y a de la politesse dans chacune de ces bouchées, il y a des sourires dans chacune de ces gorgées.

Il fallait être soigneusement préparé ; Car là où la truffe est reine, mon esprit ne peut que s’épanouir.

L’orchestre était parfait : La chaleur douce d’un soir d’été, la générosité inconnue, l’amour niais, et la passion effervescente. 

Ici, le temps m’offre son plus grand luxe en m’habillant de souvenirs sans fin, 

Et moi, humblement, 

Je lui prête une poésie.

J’étais à la table d’une première fois, 

J’étais à la table d’une étoile.

Que dis-je, voyons…

J’étais à la table d’une constellation de vie.

Par Alex Maujer @carnetdebordel


HOTEL LES GLYCINES