
Nos enfants, nos miroirs
Quand on devient parent, on se pose tout un tas de questions . . . Cela nous replonge à notre enfance, notre adolescence, comment nos parents ont fait.
Quand on devient parent on se trouve face à tout un panel de conseils et indications prodigués par nos familles, nos amis et les professionnels de santé. Conseils qui bien souvent ne sont pas demandés de notre part, et qui parfois nous irritent plus qu’ils nous guident . . . mais pourquoi donc ?
Dés leur naissance, on se surprend à chercher des ressemblances physiques avec nos enfants, que cela soit avec sa maman, avec son papa, ses grands-parents, des oncles, des tantes, etc . . 100 % du temps on trouve les ressemblances puis toujours inconsciemment on crée à notre bébé une personnalité « puzzle » : un bout de maman, un bout de papa, un bout de mamie, un bout de papy.
Au fur et à mesure qu'il grandit, évolue, qu'il passe chacune de ses étapes, expérimente, il s’en passe des choses... et aussi du côté des parents. On appelle cela "l’effet miroir".
C'est sous cet effet que l’enfant nous renvoie à nos peurs, nos colères, nos traumatismes de l’enfance, de l’adolescence mais également, à nos joies, nos rires, nos découvertes, nos expériences . . .
Nos enfants sont de merveilleux « maîtres » dans ce domaine.
Pour s’en rendre compte, rappelons-nous la relation de nos parents avec nous-même.
Quand une colère s’invite entre notre enfant et nous même, l’énergie engagée pour chacun est épuisante, basse, parfois brûlante, . . . ce que l’on peut y voir aussi, c'est qu’elle vient nous informer, telle une émotion qui remplit parfaitement son rôle : mon enfant m’a montré ou j’ai montré à mon enfant, tel un miroir, quelque chose à écouter, à voir, à « guérir », à libérer.
Cela peut venir d’un traumatisme d’enfance, une fragilité émotionnelle.
Chaque membre de notre famille possède sa propre histoire. Il est intéressant de connaître celle-ci afin de comprendre (entendons bien que comprendre ne signifie pas être d’accord, pour autant comprendre l’histoire de l'autre permet d’être à l’écoute, bienveillant). Chaque histoire parle de nos parents, notre environnement familial, nos traumatismes, nos accidents, nos blessures et également nos souvenirs de vacances, nos expériences d’enfants, d’adolescents, nos maladies, nos camarades de classe, nos enseignants, etc . . tout cela permet aujourd’hui de se dire que notre histoire influence inconsciemment comme consciemment notre rôle de parents à travers nos enfants. Ce qu’on appelle : nos enfants – nos miroirs.
En ayant cette compréhension, nous nous permettons de faire la paix avec nos enfants et nos blessures profondes, nous nous permettons de nous réconcilier avec notre histoire et éventuellement d’aller s’y plonger accompagné d’un professionnel.
Nos enfants quant à eux, construisent à leur tour leurs propres histoires. Ils ont leurs expériences personnelles et nous en sommes les guides, les accompagnateurs, au fils de leur évolution. C’est leur permettre d’apprendre, de découvrir sans que nous les influencions par notre vécu.
Etre parent nous demande et nous permet de faire la paix et d’être en paix.
Par Ophélie Haffner Bouron pour Slowway magazine, Thérapeute santé familiale Un second souffle.
Illustration titre par Maude Liotard pour Slowway magazine, tous droits réservés. Bonnenuitmonange.com