
Le Rebozo, rituel féminin ancestral des terres Mexicaines
Des épisodes inédits ponctuent notre vie quotidiennement : de nouvelles réalisations, de nouvelles interrogations, des surprises, des colères, des ratés, des accomplissements…
Souvent inattendus, ils semblent survenir fortuitement (mais est-ce vraiment le cas ?).
Parfois, nous réussissons à faire le lien entre la raison de leur apparition, et leur but. Parfois, nous parvenons même à remonter le fil de leur origine, telles que l’articulation et les circonstances de leur manifestation.
Dans ces moments de compréhension, une forme de clarté d’esprit nous revient, comme une énergie familière venue d’un lointain pays. Cette énergie nous fait toucher à un petit instant d’éveil que les bouddhistes nomment le satori – terme japonais issu du chinois, qui signifie « comprendre, réaliser ». La vie est donc faite d’innombrable petits satori, de l’enfant qui comprend comment utiliser ses mains, à l’adulte qui réalise qu’il a besoin de rompre avec un schéma nocif à son épanouissement.
Cette dynamique si particulière est étroitement liée à notre capacité à accepter de ressentir. Plus nous sommes déconnectés de nous-même, et moins nous sommes à même de remarquer les détails qui régissent l’éclosion de ces moments.
Lorsque la dynamique est inconnue, nous nommons le produit de ses épisodes « miracle ».
Mais lorsque nous la connaissons intimement, nous réalisons alors qu’ils ne sont qu’évidences.
Alors, comment ressentir ?
En commençant par être en lien. En lien avec nous-même intérieurement (corps - esprit, haut du corps - bas du corps…). En lien avec nos semblables. En lien avec notre environnement. Lorsque notre connexion intérieure est perdue, nous perdons alors tout notre potentiel de connexion avec l’extérieur. Nous sommes comme amputés du monde qui nous entoure, isolés.
Pour une femme, ressentir vient puiser dans son lien à un état primaire et primordial : sa féminité sacrée.
Pourquoi sacrée ? Parce qu'elle fait le pont entre l’activité sensible qui l’entoure, les manifestations de l’univers (le divin), et sa propre sensibilité. Son incarnation physique bénéficie naturellement de la qualité de cette connexion : plus le cœur est ouvert, plus le corps est libre.
Symboliquement, le bassin est un endroit du corps à chérir, un point de rencontre entre le haut et le bas. En effet, quoi de plus sacré que ce socle, ce berceau qui supporte à la fois le buste (qui abrite le cerveau, le cœur, le ventre, berce et nourrit le bébé), et qui est relié aux jambes (la partie motrice, qui emmène aussi loin que nous le pouvons) ? Au carrefour du corps, il vivra au gré de chamboulements divers et variés, la grossesse étant probablement l’événement le plus marquant physiquement et émotionnellement. Le connaître, le protéger, c’est donc maintenir le feu du vivant en soi.
L’essentiel du rituel du rebozo repose justement sur la chaleur : la chaleur humaine que dégagent les Doulas qui s’occupent de la femme, et la chaleur du soin, matérialisée par les draps qui enveloppent, la tente de sudation, les massages aux huiles chaudes, ou encore le thé consommé tout au long du rituel. La chaleur chasse le vent qui s’engouffre et diffuse le froid dans les zones inhabitées de notre corps. Ce froid, qui à mesure qu’il s’intensifie, nous désensibilise, et nous amène à délaisser, voire oublier certaines parties de nous-même.
Le rebozo n’est pas un bercement aquatique au sens propre, comme Laurelène Chambovet a l’habitude d’en proposer lors de ses soins dans l’eau, mais il vient remuer les eaux qui sommeillent en nous, doper leur énergie, et stimuler leur flux.
En espagnol, rebozo veut dire « châle ». Ce tissu est le fil, le lien qui unit les femmes mexicaines à leur vie quotidienne.
Il peut être simple comme sophistiqué, en coton, en soie, paré ou non, un objet aussi versatile que réconfortant, à l’image de toutes les femmes. Elles l’utilisent en tout temps et au-delà d’être un objet usuel, à l’époque, il était une œuvre d’art, coloré à l’image de la personnalité de sa porteuse. Il est aussi le lien tangible entre une mère et sa fille, puisqu’elle héritera souvent du rebozo de sa mère, symbolisant ainsi le passage de sa vie de jeune adulte à sa vie de femme mariée - et bientôt mère à son tour. À tout instant, le rebozo porte en lui un sens qui va du plus pratique (nouer le châle autour de soi), au plus subtil (le soin pour femme éponyme). Lors du rebozo, les tissus sont partout, des liens se nouent, des nœuds se dénouent. Les Doulas, meute de femmes simples, humbles, aimantes, et habitées, sont là pour offrir à leurs sœurs un soin unique. Isolée pour un temps du monde actif, les femmes soignées se glissent dans un cocon de bienveillance qui vont les aider à se régénérer en profondeur. Pendant environ 4 heures, quatre mains lisent à travers les reliefs du corps l’histoire de chaque femme, mais surtout, l’invitent à s’abandonner, à déposer tout ce dont elle veut se séparer, et à s’ouvrir à ce qu’elle souhaite embrasser. Au contact de leurs paumes, toute l’expérience, la maîtrise, mais aussi les intentions personnelles de chacune des Doulas s’éveillent : et pour cause, même les yeux fermés, nous pouvons percevoir à qui appartient les mains qui communiquent tant d’amour et de compassion par le toucher.
Ensemble, les Doulas invoquent la force de la Pachamama, la douce puissance de la Terre mère.
Ainsi, des chants ponctuent le rituel.
Elles invoquent aussi sa matière première, organique, minérale et végétale, à laquelle notre corps est irrémédiablement attaché, et dont nous avons besoin pour vivre.
Ainsi, les pierres et autres reliques terrestres exercent leur magnétisme, la nourriture nous ancre, et l’eau nous vivifie et guident notre énergie vers le droit chemin.
Elles invoquent sa sagesse et sa patience, pour inspirer nos mentals fatigués, et leur faire goûter à nouveau au besoin d’être généreuses envers nous-mêmes, d’être à l’écoute, d’être emphatiques ; de prendre le temps d’Être.
Ainsi, les prières silencieuses des Doulas activent leur magie.
Le rebozo s’adresse à toutes les femmes, à toutes les jeunes mères. Toutes celles qui souhaitent prendre soin d’elles, fermer un chapitre pour en ouvrir un autre. Toutes celles qui veulent goûter à nouveau à la chaleur d’une communauté de sœurs qui est là pour s’aider, se soutenir et s’aimer. Toutes celles qui veulent célébrer leur féminité et partir en voyage en elles-mêmes pour aller s’aventurer au-delà de leurs zones de confort.
PORTRAIT
Bonjour Laurélène. Peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Laurélène, maman d’une petite fille de 15 mois. Je pratique des soins dans l’eau et suis doula depuis plusieurs années maintenant. En parallèle, j’organise des retraites et des formations.
Lors des soins aquatiques, je propose des bercements pour les femmes enceintes et/ou les couples. Je propose aussi des cours collectifs. En complément, j’accompagne les familles autour de la périnatalité. Mon approche se centre principalement autour de la lecture du corps et des effets somatiques. Ce qui m’intéresse donc, c’est de mélanger la parole avec le mouvement afin de libérer le corps. On retrouve d'ailleurs le Kundalini Yoga dans ma pratique.
Mon souhait est de rassembler la pratique aquatique et le métier de doula, et pour ce faire je travaille à l’ouverture d’une école nommée « Water Doulas » qui vit entre la France et le Portugal. Avec Marjorie Sa, ma collaboratrice, nous essayons de créer un espace d’expérimentation et d’expériences où l’accompagnement de la mère et de la famille est mis en miroir, en relief, grâce à ce travail dans l’eau qui vient toucher les mémoires, l’embryologie, etc. Ce travail n’est pas une préparation à l’accouchement dans l’eau, c’est simplement surtout un programme qui vise à cultiver le bien-être pendant la grossesse. C’est une approche de relaxation à part entière qui aide à réorienter le regard vers notre intérieur, afin de se connecter à notre ressenti, nos ressources, d’accompagner la communication bienveillante envers soi-même et avec l’enfant.
Quel parcours t'a menée à ce que tu fais aujourd'hui ?
Je suis un peu tombée dans le chaudron du développement personnel quand j’étais petite !
Mes grands-mères étaient très croyantes, et l’idée qu’il n’y avait pas sur Terre qu’un univers visible, mais qu’il existait également un univers invisible et sensible m’était donc familière. Je me sentais guidée par cela, et c’est ce sentiment que j’essaie de transmettre du mieux possible via mon travail.
Ce voyage personnel nourri et m’a amené à ce que je pratique aujourd’hui. Mes approches corporelles au regard de la danse, du yoga, et du soin aquatique, m’ont aussi permises d’éveiller ma conscience du corps.
Peux-tu nous expliquer le rôle d’une doula ?
À mes yeux, ce rôle est celui d'être au service de la famille, être témoin de leur expérience et de leur voyage autour de la périnatalité, ainsi que de proposer des outils d’accompagnement. Chaque doula a ses propres outils et ses spécificités révélées par leur formation respective. La doula dévoile le langage du cœur et apprend à être là dans la simple présence (prendre la main, regarder dans les yeux). Parfois, il s’agira d'écouter, parfois d'inviter, parfois de proposer quelque chose pour que les membres de la famille et la maman puissent rester connectés à ce qu’ils sont en train de vivre, et parviennent à intégrer facilement tous les moments, des plus faciles ou plus difficiles, et toujours partager la joie.
Finalement, le rôle d'une doula est une manière d’être, plus qu’un savoir.
Les soins que tu proposes ont-ils été pensés pour combler un manque dans la manière de prendre soin des femmes ?
Effectivement, mon souhait est de réintégrer le chemin de la connexion à l’eau dans notre quotidien, tout en repensant la manière d’être en lien avec l’eau. Il existe depuis la nuit des temps, a une histoire, et est riche d’enseignements.
Mon intention est de relier les femmes à l’eau pendant leur grossesse, afin que l’eau les accompagne jusqu’à leur accouchement. Aussi, lorsque certaines femmes me demandent si je prépare à l’accouchement dans l’eau, je réponds que non. Ma pratique est d’un autre ordre, celle de la reliance. Il s’agit de cultiver la connexion à un élément méconnu dans les soins, et qui nous fait du bien.
Le rebozo et les soins postnatals existent aujourd’hui parce qu’il grandit un besoin d’un retour à nos sensations, à notre sensibilit à notre puissance, à notre envie de créer. En tant que femmes, nous prenons souvent soin des autres (famille, compagne/gnon, enfants…). Or, nous avons aussi besoin d’être enlacée par nos sœurs pour nous recharger. Se reconnecter à la sonorité est essentiel. Les soins sont donc une proposition de remise en lien avec soi-même, et les unes aux autres.
D’où t’es venue cette envie d'inviter les gens à se (re)trouver dans l’eau ?
Il y a 20 ans, j’ai reçu un soin d'une jeune femme, dans un point d’eau qui se trouvait à la croisée d’une rivière et de l'océan. Pendant 20 min, je tenais la position fœtale. À ce moment là, j’ai vraiment pris conscience du silence, j’ai touché au silence intérieur. Ce moment suspendu dans le temps et dans l’espace m’a permis de revivre la vie intra-utérine, la vie dans le ventre de ma mère. C’était un moment où « tout » existait, où tout était serein, qui est venu toucher mes profondeurs. C'est très difficile à décrire…
Je me suis alors dit qu’il y avait quelque chose à aller voir par là. Plus tard, je dansais dans l’eau, et je comprenais que dans l’eau, on a accès à des espaces de soin, de guérison, de joie, d’amusement, où on se fait du bien et où on se détend. Michel Odent nous rappelle que lorsque l'on s’immerge dans l’eau la sensorialité change, l’oreille interne et le système vasculaire sont modifiés, ce qui diminue les stimuli extérieurs. La chaleur facilite également la relaxation.
C’est une expérience à la fois mystique et très simple. Là encore, il faut profiter de l’instant, se déconnecter du quotidien.
Les soins peuvent être individuels, mais il y a aussi une forte empreinte de partage et la présence d'une collectivité au travers de ta pratique.
Que fait résonner le mot communauté à tes oreilles et à ton cœur ?
En tant que doulas, nous travaillons souvent en réseau. C’est un mode d’organisation et de vie que l’on retrouve au sein de l’école des yoga-doulas par exemple, où la communauté est très vivante. Idem, la communauté aquatique est très liée, et nous nous connaissons tous de prêt ou de loin. C’est beau d’avancer en groupe, de s’autoriser à vivre les choses ensemble, d’apprendre et d’échanger librement.
En ce qui concerne les femmes que j’accompagne, je propose souvent des retraites et des moments de reliance, afin que ce sentiment de communauté puisse se frayer un chemin dans leur vie quotidienne, et prendre sa place, même au sein des grandes villes comme Paris.
Les soins sont presque chorégraphiés, guidés par un mouvement esthétique de vie, et semblent empreints de plusieurs disciplines à la fois.
Quels sont les avantages d'une pratique hybride ?
Sans conteste, la création. Nous possédons toutes des outils à exploiter pour manifester notre potentiel. Lors de moments de convergence, tous ces outils sont oubliés ; c’est là qu'on rentre dans une danse. Dans ces instants où l'on accepte de laisser faire ce qui doit se dérouler sans imposer de pratique, d'agenda ou de protocole, les plus beaux cadeaux se présentent à nous.
Comment as-tu connu le soin mexicain appelé « Rebozo » ?
Lors de ma formation de Yoga Doula.
Une chose importante, il me semble, est de se souvenir que le rituel du rebozo a été introduit en France il y a finalement peu de temps. C'est entre autre grâce à Naoli Vinaver. C’est un beau cadeau que cette sage-femme mexicaine, maintenant mondialement reconnue pour ses connaissances et son expérience liées à l’univers de la naissance et du soin pour les femmes, nous a fait. Nous n’avons pas d’équivalent ici, or c’est un outil précieux pour notre hygiène féminine, autant pour le corps que pour l’esprit. Aujourd’hui, nous pratiquons en France une interprétation de ce rituel. Cela nous engage donc à réaliser que nous sommes en lien avec quelque chose de bien plus grand que nous, qu'à travers ce soin, nous sommes reliées à des lignées de femmes qui vivent à l'autre bout du monde. C'est un honneur de pouvoir l'offrir, même s'il est adapté à notre vie parisienne, nous le pratiquons avec un profond respect pour son origine et les bienfaits qu'il procure aux femmes.
Les cercles de femmes et les retraites interviennent-ils comme des rendez-vous symboliques ?
Symboliquement, ce sont des lieux de passage, de rituel, qui marquent des transitions.
Ils sont des moments où nous pouvons nous échapper du quotidien pour entrer en reliance, observer notre parcours, faire le point, déposer ce qui nous encombre, et profiter du regard et du soutien des autres. Souvent, ils sont des espaces où l'on initie son propre processus de changement. Une fois en pause, on respire. Les cercles permettent aussi de trouver des clés afin de se poser dans l’expérience en résonnance avec les personnes qui sont présentes avec nous.
Prendre soin se base sur la confiance en l'autre. On parle aussi de foi.
Pour toi, quelle est la différence ?
Je dirai que "Prendre soin" se base surtout sur la confiance en l’expérience. Au final, on réalise que ce n’est pas l’autre qui soigne, mais ce qui est « là » (le rebozo, l’hypnose, le yoga…). La pratique nous aide à recevoir et à nous connecter à nos propres ressources, et donc avec notre propre guérison. Les doulas sont là pour tenir l’espace afin que le processus se mette en place et aille jusque-là où nous pouvons aller.
Voici un exemple : une fois, dans l’eau, quelque chose de très fort s’est produit, et je n’étais pas certaine de pouvoir accompagner la personne là où elle voulait aller. J’ai pris peur. Par la suite, je réalisais que je n’avais pas fait confiance dans le processus. Si les choses se passent au moment où elles se passent, c’est que c’est juste. Quoiqu’il arrive, nous ne pouvons pas aller plus loin que là où nous pouvons aller nous-mêmes.
La foi s’enracine dans cette confiance en l'instant, et les doulas doivent accompagner les personnes dans leur cheminement, tout en ressentant ses limitations, et ne jamais pousser quelqu’un dans un espace qui l’effraie. De la même manière, nous avons le devoir de nous préserver nous-mêmes et de ne pas dépasser nos limites, d’où l’importance de travailler en réseau et d’être à la fois soutenues par les autres, et soutenir les femmes qui viennent à nous.
Là encore, il s’agit de danser, être au service de l’expérience, et gérer sa pratique pour qu’elle soit équilibrée. D’où la nécessité en tant que soignant d’être guidé également par des mentors, des collaborateurs etc. Toutes ces personnes qui, elles aussi, nous donne la foi de continuer.
Quels sont tes projets à venir ?
J'aimerais emmener plus loin mon projet d’illustrations pédagogiques autour de la grossesse. J’adore ce projet, c’est une mire d’or. Il s’agit de b_e_t_t_a_illustrations (Instagram).
Continuer de développer l’école « Water Doulas », que je voudrais laisser grandir à son rythme dans un esprit collaboratif.
Et enfin, prendre soin de ma fille. Vivre avec elle, rire, l’accompagner dans ses nuits difficiles.
Quelles sont les personnes qui t’inspirent ?
Mes ami/es. J’ai grandi avec beaucoup d’amis hommes plus jeune, et maintenant cela a évolué, et je suis beaucoup entourée par des femmes. J’aime passer du temps avec elles et les écouter.
Quelle est la qualité que tu cultives le plus ?
La patience, étant devenue maman !
Si tu pouvais mettre une chanson au générique de ta vie, laquelle serait-elle ?
En y réfléchissant, je pense que ce n’est pas une chanson en particulier mais des sons, des bruits de la nature, de la ville, ma voix qui fredonne timidement alors que je rêve d’être chanteuse !
Dans notre petit monde qui s’épanouit, quelle est ta part du colibri ?
Être doula. On est au service de la vie, des femmes et des bébés. C’est ma contribution au monde. Je réalise également qu’il est important que je prenne soin de moi et mettre en place la théorie que je partage aux autres dans ma vie.
Une remarque, un conseil, un mot pour tous ceux qui nous liront ?
Osez faire ce qui vous correspond et ce qui vous ressemble.
Allez chercher ce qui est en résonnance avec votre cœur.
Je remercie chaleureusement Zoie Wilson de m’avoir accompagnée lors du soin rebozo d’Alexandra Hérault. J’aime beaucoup travailler à ses côtés.
SITES :
https://www.laurelene.com/blog/2017/4/26/le-soin-rebozo
INSTAGRAM :
https://www.instagram.com/aquaserena/
https://www.instagram.com/waterdoulas/?hl=en
https://www.instagram.com/lolochambo
https://www.instagram.com/b_e_t_t_a_illustrations/
Par Alexandra Hérault, Rédactrice Culture et Lifestyle pour Slowway Magazine. Auteure & artiste photographe @Satori Photographie.
Crédits photos ©Zoie Wilson
Crédits photos des deux portraits de Laurélène ©Laura Wencker