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Il était une fois la guérison, portrait de Brice Tissot, thérapeute en shiatsu.

Si nous prenons le temps d’observer la nature, nous nous apercevons que certains principes fondateurs sont communs à chaque forme de vie. En effet, chaque espèce, qu’elle soit minérale, végétale ou animale, œuvre à son épanouissement en répondant à ses besoins.

 

©Jessy Cottineau

Or l’existence, ce cadeau précieux que nous expérimentons au jour le jour, est aussi le théâtre d’un certain nombre d’écueils, de déceptions, de tragédies, de violences, qui se posent en obstacles à ce cheminement. Mais alors, comment s’en remettre ? Que faire ? Vers qui se diriger ? Toutes ses questions ont une réponse. La première démarche, et la plus importante, est celle de la prise de conscience.

Ce travail (car parfois, il peut sembler en être un !) s’effectue à la fois seul, et accompagné. Il est une somme de démarches que nous pouvons décemment entreprendre seul, cependant, en tant qu’animal social, l’Homme s’inspire également de ses congénères et a besoin de ses encouragements et de son aide. En ce sens, rappelons-nous que le gage d’une confiance florissante chez l’enfant est étroitement lié à la présence bienveillante de ses parents, ses premiers guides, son premier cadre. 

 

C’est donc avec un grand plaisir que nous avons rencontré récemment Brice Tissot, thérapeute en Shiatsu et en Soins de Pleine conscience. Sa compréhension des états les plus subtiles du corps et de l’esprit nous a emballés, mais laissons plutôt le praticien nous raconter son travail avec ses propres mots.

 

Vers l’épanouissement et la santé : 

cheminer vers une prise de conscience globale et durable

 

Brice Tissot est catégorique à ce sujet : il est nécessaire de comprendre les choses afin de les digérer, s’en libérer (étymologiquement, « com »-« prendre », qui signifie prendre en soi, en faire l’expérience intime). C’est notamment l’une des raisons qui l’a mené à développer une pratique parallèle. 

Originellement, il a été formé au Shiatsu à l’ « École de Shiatsu Thérapeutique » de Paris dirigée par Bernard Bouheret. Formidable pratique thérapeutique, le Shiatsu harmonise la circulation des énergies du corps (sang, influx nerveux, lymphe etc) grâce, entre autres, à un déroulé de points de pression sur le corps. Ainsi, la personne est « remise en ordre », plus équilibrée, et de ce fait, plus libre d’exprimer la vie qu’elle incarne. 

 

 

Néanmoins, au fur et à mesure des soins qu’il prodiguait, Brice Tissot réalisait que l’essence du soin est d’être vu, su, et compris par le thérapeute, et ainsi d’être aidé à se voir et à se comprendre soi-même. Cet événement est littéralement la clé thérapeutique ; littéralement, car rappelons-le, « thérapeute » signifie serviteur, celui qui prend soin, et que « soin » vient de songer à. Enfin, prendre soin, c’est répondre à nos besoins essentiels, or ils nécessitent eux-mêmes grand soin, car accordés, ils sont le socle de notre bien-être. 

C’est donc naturellement que Brice Tissot en est venu à une pratique dépouillée de l’aspect « technique ». Au-delà du Shiatsu, ses soins de Pleine Conscience sont un espace-temps dédié à l’accompagnement vers la prise de conscience de soi-même. On y rencontre nos limitations, mais aussi notre capacité à les dépasser. In fine, là où les soins de Shiatsu sont un parfait tremplin vers l’alignement, les soins de Pleine Conscience interviennent pour aider les patients à prendre en main leur potentiel endormi.

Tout est là, à la portée d’une rencontre avec le bon « aidant »

 

 

RENCONTRE

 

Bonjour Brice. Peux-tu te présenter en nous racontant ton parcours ?

- Bonjour, je m’appelle Brice Tissot. J’ai 36 ans, et je suis thérapeute en Shiatsu, en soin de Pleine Conscience, animateur d’ateliers de Conscience Corporelle, et je donne des cours d’un art martial chinois appelé le Wing Chun.

Avant cela, j’ai été tour à tour courtier en prêts immobiliers, employé chez un primeur, ambulancier. En fait, au fur et à mesure, je me familiarisais sans m’en apercevoir avec le contact humain, et l’affinais pour aller au plus proche du soignant.

Comment t’es venue la vocation de soigner ?

 

je voulais prendre soin

- Déjà en étant ambulancier, j’étais à la fois ravi de veiller sur les patients que l’on transportait, et frustré de ne pouvoir en faire plus. À l’époque où j’ai voulu monter ma propre société d’ambulance, j’ai rencontré Victor (aujourd’hui Ostéopathe) qui me donna un soin de Shiatsu. Ce fut une révélation, une rencontre avec la pleine implication de l’autre dans le soin, et une rencontre intérieure avec un moi-même jusque-là méconnu. J’eu un déclic, et le voile se leva sur une aspiration présente depuis toujours, mais encore non conscientisée : je voulais prendre soin. De moi, de l’autre, de la nature, de toute la création à vrai dire. Un juste retour du cadeau qui m’a été fait d’exister. 

Je suis alors entré à l’EST.

Qu’est-ce qui t’as amené à déployer ta pratique, en plus du Shiatsu ?

- C’est la quête de l’essence du « prendre soin » qui m’a amené aux soins de Pleine Conscience. Je me questionnais sur ce que signifiait vraiment prendre soin. Au-delà des formes connues comme le Shiatsu, l’ostéopathie, l’acupuncture, la kinésithérapie… Je me demandais ce qui, au fond, constituait le « soin ».  J’ai tout repris à zéro. Par quoi commencer lorsque quelqu’un vient pour que l’on prenne soin de lui ?

Par le regarder, l’écouter, le ressentir. Lors d’un soin clé, j’ai voulu ressentir autrement. J’ai alors posé une main très légère sur le ventre de ma patiente, or à ma grande surprise, son corps s’est immédiatement animé, répondant à ce contact. Le soin avait déjà commencé ! Je suis resté dans cette posture d’écoute intense. Ce fut un soin plus profond que d’ordinaire, et surtout, une rencontre de ma patiente avec elle-même !

Justement, peux-tu nous raconter comment se déroule une séance ?

- Nous commençons par faire connaissance et discuter de ce que le patient vit en ce moment. Ce temps de verbalisation permet de préparer le terrain. Puis, la personne s’allonge sur le futon. J’observe la manière dont le corps respire, les zones libres et celles qui semblent l’être moins. Je prends alors doucement contact avec ma main et j’écoute, à travers le ressenti, ce qu’il se dit ; Nous écoutons pour être précis, car l’écoute du thérapeute entraîne l’écoute du patient. Enfin, on se laisse guider par l’histoire qui se dévoile via les contractions subtiles du corps, la respiration, etc. Souvent, on en vient à rencontrer une zone inconfortable (siège de refoulement) ; l’écoute se fait alors encore plus attentive et bienveillante, car ce qui a longtemps été tu, a besoin de s’exprimer enfin. Lorsque cela se produit, une guérison en découle naturellement.

Que constates-tu régulièrement chez les gens qui ont peur de prendre soin d’eux ?

- Que nous avons tous peur de prendre soin de nous. Et pour cause, les soins vont nous amener à rencontrer ce que l’on avait jusqu’alors cru devoir garder enfermé. Ça fait peur, c’est naturel. D’un coté, il y a la peur et ses effets délétères, de l’autre, la liberté encore inexpérimentée. Choix facile me direz vous, sauf que pour être libre, il faut s’affranchir de ses peurs et donc d’abord les rencontrer, dépasser la répulsion qu’elles nous inspirent. Cela fait souvent pencher la balance. Quand on décide enfin d’aller bien, c’est soit que l’inconfort de la peur est plus grand que sa répulsion (il faut que ça change !), soit que le bien-être est suffisant pour pouvoir braver cette même répulsion. Un moment magique pour moi, c’est celui où le ressenti bénéfique du soin est tel qu’aucun mal-être ne pourra plus entraver le cheminement vers l’épanouissement.

 

 

Tu donnes aussi des cours de Wing Chun. Les arts martiaux sont-ils importants au regard de ta pratique ?

- Avant de donner des cours de Wing Chun, je suis surtout pratiquant de cette discipline. Elle m’a beaucoup nourri, et continue de le faire. De la même manière que les pratiques de soin ont en commun de prendre soin, les arts martiaux et les pratiques physiques en générale ont en commun la recherche de la maîtrise de soi-même, de son corps à son esprit, en passant par ses émotions. Maîtriser signifie comprendre et apprendre pour savoir utiliser son être, dans la plus grande efficience et efficacité. Pratiqué dans cette optique, le Wing Chun a approfondi mon implication, ma conscience, et mon sang-froid. J’ose espérer que cela se ressente dans mes soins.

Quels sont tes projets ?

- Continuer de prendre soin par tous les moyens qui s’offriront à moi. En privé, en entreprise, par le Shiatsu, par les soins de Pleine Conscience, par les ateliers de Conscience Corporelle que j’anime, ou par les cours de Wing Chun. L’idée principale est toujours de participer à l’épanouissement général, somme des épanouissements individuels. Toujours dans ce sens, je voudrais rendre mes intentions de plus en plus concrète, ainsi, j’ai créé l’entité La Voie du Soin. Elle englobera toutes mes activités thérapeutiques, et à venir, la création d’un havre de paix (un centre de soin), où tout un chacun pourrait venir rencontrer et prendre rendez-vous avec des soignants, prendre le temps de se découvrir, et apprendre à prendre soin de lui-même.

 

Que penses-tu de l’introduction des soins en entreprise ?

- Ils ne peuvent qu’être bénéfiques ! C’est la magie du bien, il irradie partout et bonifie tout. Mieux vous allez, plus vous faîtes naturellement du bien à vos relations, privées ou professionnelles. Mieux vous allez, plus vous êtes efficients et efficaces, que ce soit dans le loisir ou au travail. Ainsi, on constate déjà qu’un patron qui prend à cœur le bien-être de ses employés reçoit un beau retour sur investissement, humain et financier. 

Est-ce pour ce type de structures que tu as lancé les Ateliers de Conscience Corporelle ?

Oui et non. L’idée des Ateliers de Conscience Corporelle m’est venue de l’envie de prendre soin de groupe en plus d’individus. Je souhaitais allier la compréhension du corps développée par la pratique martiale aux prises de conscience que je voyais se produire par les soins. Inviter les participants à explorer leur être en passant par la pratique de leur corps, véhicule de notre existence.

Quelles sont les personnes qui t’inspirent ?

- Le monde est inspirant quand on sait l’observer. Vraiment tout le monde. Pour citer quelques personnes, ma compagne et mon fils, partenaires de mon quotidien. Pour les personnages publics, Sadhguru et Mooji m’inspirent beaucoup. La douceur du second me fait du bien, en plus de sa sagesse. Sadhguru, pour la justesse de son esprit. J’ai rarement trouvé quelqu’un plus r-éveillé que lui. Eric Barret m’a également accompagné au travers de son livre « le Sacre du dragon vert, pour la joie de n’être rien ». Enfin, Jiddu Krishnamurti, les prophètes, et tant d’autres. Encore une fois, c’est finalement la vie qui est inspirante à travers toutes ses créatures, pour celui qui se laisse inspirer, même s’il est vrai que plus la personne est transparente à la vie, plus elle laisse voir cette inspiration. (l’inspiration, songez au(x) sens de ce mot).

 

Quelle est la qualité que tu cultives le plus ?

- L’équilibre. Je ne sais pas si c’est une qualité, mais c’est un sujet fondamental qui m’appelle fort. Equilibre en langue des oiseaux peut s’entendre comme « équi-libre », là où tous les potentiels sont librement réalisables. Un ami architecte préciserait « équilibre dynamique », pour que l’équilibre ne s’enferme pas dans l’immobilité ! Merci Vincent.

Si tu pouvais mettre une chanson au générique de ta vie, laquelle serait-elle ?

Il est libre Max et Build a bridge de Nakho and Medicin for the People . Ce sont plutôt des chansons que je travaille à mettre au générique de ma vie.

 

 

Dans notre petit monde qui s’épanouit, quelle est ta part du colibri ?

- Prendre soin. En apprenant à prendre soin de moi, je prends soin des autres, et Dieu sait où ce soin s’arrête. 

 

Merci beaucoup Brice pour ce beau partage !

 

Contact : Brice Tissot 06 22 00 69 70

@: LaVoieduSoin@gmail.com

ResaLib, pour réserver en ligne une séance avec Brice Tissot.

 

Par Alexandra Hérault, rédactrice culture, bien-être et lifestyle pour Slowway magazine.

 

Crédits photos nature et couverture ©Jessy Cottineau, tous droits réservés.
Crédits photos logo Brice Tissot ©La Voie du Soin, tous droits réservés.