
ICICLE, simple life
Icicle est une marque Chinoise éco-conscious, créée en 1997.
Une collection responsable depuis le design jusqu’à la fabrication ? Une réelle prise de conscience de la sensibilité de l’environnement ? Une approche esthétique qui prône l’observation et le rapprochement à la Nature ?
A l’heure où nous nous interrogeons toujours plus sérieusement sur l’industrie de la mode, l’une des plus polluantes au monde, il était intéressant de creuser.
La boutique semble avoir demandé à la Nature de lui livrer les secrets de son harmonie. Le bois utilisé pour les tables ou encore les tabourets, a été prélevé sur des arbres déracinés par des intempéries, donc morts de manière naturelle.
La magnifique bibliothèque est inspirée de l’architecture communautaire Tulou du sud-est de la Chine ; ces bâtiments avaient pour but de rassembler les gens, les énergies, tout comme les savoirs, dans un écrin circulaire propice au recueillement.
Ici encore, le bois n’est ni traité ni teint. La colle utilisée pour assembler le mobilier est une colle végétale. La pierre de Paloma qui couvre le sol vient d’Espagne ; lors du ponçage, elle fit jaillir une poussière couleur d’albâtre qui fut réutilisée pour réaliser l’enduit des murs.
Autant de petits gestes qui animent cet endroit d’une atmosphère rare et paisible.
La marque possède également un Espace culturel qui organise des expositions.
Mais pas n’importe quel type d’exposition ; il s’agit d’un espace qui s’ouvre, et nous ouvre les yeux sur des mondes artistiques liés à la philosophie principale de la marque : la Nature et l’Homme, une histoire à écrire ensemble.
Et pour cause, l’artiste qui inaugure l’espace pour sa toute première présentation est Yang Jinsong.
Ce peintre chinois ne jure que par la simplicité : la parole simple, le geste simple ; la vie simple.
Aussi facile à lire et à comprendre que le mot puisse paraître, la simplicité est d’une grande difficulté à saisir pour nos sociétés humaines, plus affairées à en tirer profit - davantage vu comme une performance de l’intellect, que de la vivre pleinement, intérieurement, spirituellement.
Les leçons de sagesse que nous recevons humblement à la suite de chaque expérience qui ponctuent inlassablement notre existence, participent à une croissance spirituelle qui nous est propre. Elle n’est pas un dû, mais un apprentissage.
Or, c’est en ce sens que les œuvres de Yang Jinsong incarnent cette quête de l’authenticité. L’artiste expose ici sa relation au deuil, celui de son père notamment.
Sans ambage, sans fracas, ni drame, ses tableaux nous emmènent au cœur d’un long chemin de digestion émotionnelle, d’acceptation des réalités inchangeables, de la force d’aller puiser dans un courage qui se découvre à notre portée.
Son chagrin est un morceau d’histoire personnelle, que seul le contact avec les arbres a pu adoucir.
Ici, du fouillis des branches qui perdent peu à peu leur substance vitale, à la solitude du tronc amputé, ce voyage filial n’omet aucunement de montrer la perte de repère d’une âme esseulée.
Mais au final, la Nature ne renaît-il pas de ses cendres ?
Une superbe exposition emprunte de vérité, à voir avec la plus grande compassion et gratitude pour autant de beauté.
Alexandra Herault pour Slowway magazine.